mardi 18 décembre 2012

ANNONCE COLLOQUE

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Le Master « Genre, Société et Développement Humain » et le groupe de recherche «Identité et Différence», de la Faculté des Lettres, Université Mohammed 1er, Oujda, Maroc organisent, les 30 et 31 mai 2013, un colloque international pluridisciplinaire sur : Réalités et perspectives de l’égalité des sexes après " le printemps arabe " .

Comme nous en avons tous été témoins au cours des deux dernières années, le monde arabe a été secoué comme il ne l'a jamais été dans toute son histoire. Des régimes autocratiques se sont effondrés comme des châteaux de sable, d'autres ont entamé des réformes qui n’auraient été même pas pensables il y’a quelques années. La dynamique sociale a été reconfigurée, les identités longtemps écrasés et réduits au silence ont fait surface. Le monde entier a découvert pour la première fois que l'image monolithique qu'il avait de cette vaste région et de ses cultures n’était qu’une construction médiatique/idéologique. Pourtant, vu de l’intérieur, ce n’était guère une surprise que de Casablanca à Sanaa les femmes ont joué un rôle primordial dans le succès des soulèvements qui ont mis fin aux oligarchies dans la région, signalant ainsi l'avènement d'une ère de réformes politiques sans précédent. En fait, pendant les soulèvements le genre n'était jamais un problème, des femmes de tous les horizons ont défilé côte à côte avec des hommes dans les rues de Tunis, elles ont campé en toute sécurité sur la place Tahrir, sont descendus dans les rues au Yémen, en Libye, au Bahreïn et au Maroc. Cependant, après la révolution nombreuses sont celles qui se sont senties trahies car elles ont été exclues des sphères la prise de décision. En effet, les femmes constituent à peine 20% des candidats aux élections en Tunisie, un pays qui a adopté une loi pour la parité avant les élections. En Egypte la représentation des femmes au parlement est passée de 12% à 2% alors qu'au Maroc, en dépit de l'augmentation du nombre de femmes députées (de 34 à 67 sièges), les partis politiques qui ont formé le nouveau gouvernement ont marginalisés les femmes en diminuant le nombre de femmes ministres de 7 dans les gouvernements précédents à seulement 1 ministre sur 33 hommes. En Tunisie et en Egypte, les mouvements salafistes exercent des pressions sur les assemblées constituantes pour éliminer des projets de nouvelles constitutions les droits que les femmes avaient précédemment acquis, et chaque jour apporte son lot de nouvelles de manifestations contre l'égalité des sexes dans la région. Ces développements inquiétants sont la cause de grandes inquiétudes parmi les organisations de la société civile, des activistes des droits des femmes et chez les médias favorables à l’égalité des sexes.
Que s’est-il passé pour en arriver là? Doit-on tirer des conclusions hâtives et déclarer que le «printemps arabe» a échoué dans sa tentative d’introduire l'égalité des sexes dans les sociétés arabes? Si le «printemps arabe» était un printemps de la liberté, de la démocratie et de l'accès égal aux richesses, pourquoi les femmes en ont été exclues tout de suite après les élections? Pourquoi la contribution et l’élan des femmes au cours de la révolution n’ont –elles pas été récompensés de la même manière que pour les hommes? Avons-nous pensé «révolution» avant de penser «démocratie»? Quelles significations ont les mots «démocratie», «liberté» et «dignité» dans notre région? Les sociétés arabes sont-elles prêtes pour l'égalité des sexes? Encore plus décourageant, est-ce que cette égalité était vraiment à l’ordre du jour ? ou est-ce que l’après révolution est « une affaire d’hommes »? a –t- on besoin d’un soulèvement proprement féminin pour faire valoir l’égalité en droit entre les sexes? Les femmes constituent plus de la moitié de la population dans la région, pourquoi n'ont-elles pas réussi à saisir cette occasion pour réclamer plus de leadership? Et surtout, à quoi va ressembler l'avenir pour la moitié de la population. Est-ce que la culture/la religion est à l'origine de la piètre participation politique des femmes? Que peut faire la société civile pour promouvoir la participation des femmes et leur intégration au développement? Comment pouvons-nous sensibiliser les jeunes à la nécessité de l'égalité entre les sexes? Ces questions et d'autres encore constituent les thèmes principaux qui vont être discutés lors de ce colloque.

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