mercredi 21 octobre 2009

Justice de genre et développement

Experts, praticiens des droits des femmes et militants pour l'égalité des sexes se sont donné rendez-vous à la rencontre internationale autour des «Cultures et pratiques vers la justice de genre et le développement», organisée à Rabat avant-hier 19 et hier 20 octobre. L'inégalité de genre est-elle un invariant commun à toutes les cultures ?

Quelle part revêt la culture dans la perpétuation de l'inégalité de genre? Cette injustice entre hommes et femmes est-elle liée à la différence Nord-Sud ? Des questions dûment débattues lors de ce séminaire qui auront eu la particularité d'éclairer la question de la justice de genre.

En effet, selon Maria Jose de Moreno Ruiz, directrice Projet genre à la GTZ, (Agence allemande de coopération technique), organisatrice de l'événement, «dès 2008, il nous a paru crucial d'intégrer la dimension culturelle dans les politiques et les programmes de développement dévolus à la question du genre, au même titre que les droits de l'homme ou la bonne gouvernance». Raison à cela : là où il y a culture, il y a «gendérisation». Autrement dit, la culture se compose d'un large éventail de prescriptions et d'indications qui influencent ou constituent des codes de comportement entre les groupes sociaux comme les sexes et les générations.
Les interprétations des cultures et la pratique de certaines traditions peuvent limiter le progrès vers des sociétés plus justes où droits et devoirs sont équitablement partagés entre les femmes et les hommes.

Leila Babes, professeur à l'université catholique de Lille estime que «si la femme est reconnue comme croyante à part entière avec les même droits et devoirs que l'homme, il en va tout autrement de son statut social où elle est assujettie à la loi de l'homme».

En d'autres termes, culturellement et religieusement les relations entre les femmes et les hommes sont dans tous les groupes humains socialement construites, apprises et reproduites de manière systémique, ce qui se traduit par des écarts entre les sexes dans les sphères aussi diverses que les prises de décision, l'accès à la propriété ou l'autonomie.
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Source Le Matin

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