Conférence d'Esther Duflo, économiste spécialiste du développement et professeure au MIT, donnée en juin 2007 dans le cadre du programme de formation continue de l'Ecole d'Economie de Paris.
Il s'agit dans cette présentation de réfléchir sur la question des inégalités entre les sexes et le développement économique. Partant de deux positions distinctes (mais se rejoignant) posant pour l'une que la croissance est une condition au développement des pays et partant, une conséquence naturelle du resserrement de l'étau des inégalités de sexes et, pour l'autre que c'est au contraire la prise de mesures spécifiques à la faveur des femmes qui permet l'amélioration de tous, le développement et la croissance.
D'une part, l'exposé de différentes études de cas menées en Inde, en Chine, en Tanzanie ou encore au Pakistan fournit de manière transversale (en décloisonnant économique et culturel) les principales causes conduisant à l'inégalité de traitement entre filles et garçons. Ainsi, après avoir mis de côté le présupposé de préférence basée sur le sexe dès la naissance et indépendant de facteurs économiques, sociaux et culturels (la préférence envers les filles et les garçons n'étant pas un donné qui vaut pour lui-même), il faut aller chercher ailleurs les causes de ces inégalités de traitement. Les grandes crises sont les principales causes avancées, qu'elles concernent l'enfant (maladie) ou le ménage (crise économique liée par exemple à une sécheresse). Les situations extrêmes provoquent de grandes ruptures et les stratégies déployées par les familles pour y remédier tendent vers plus d'inégalité catastrophique dans les cas de maladie où les soins sont réservés aux garçons, capitalisant de fait, par leur sexe, une capacité de production et d'insertion dans le marché du travail pour le futur. D'autre part, Esther Duflo pose sans pour autant y insister la question des représentations et perceptions à l'égard des sexes en posant celle du rendement. En effet, le rendement des filles est considéré dans de nombreux pays en développement et pays pauvres comme étant inférieur à celui des garçons. Or, dans de nombreux pays où l’on constate une entrée des femmes sur le marché du travail à l'instar de l'Inde (pour certaines régions, je pense au Kerala) qu'elle cite ou du Maroc qui nous concerne il semblerait qu'une transformation des représentations sur le rendement sexué tend à reconnaître l'utilité des filles. Notamment dans des contextes où cette productivité des femmes est liée à la migration nationale et internationale. Par ailleurs, ceci étant dit, y a t-il des variables autre qu'économiques à prendre en compte, et quelles sont-elles, pour mesurer ces changements.
Pour ouvrir le débat et inaugurer sur ce blog une discussion qui croise différents regards disciplinaires, je vous propose de suivre en ligne la conférence enregistrée par la Diffusion des savoirs de l'Ecole Normale Supérieure.
Mériam Cheikh
Il s'agit dans cette présentation de réfléchir sur la question des inégalités entre les sexes et le développement économique. Partant de deux positions distinctes (mais se rejoignant) posant pour l'une que la croissance est une condition au développement des pays et partant, une conséquence naturelle du resserrement de l'étau des inégalités de sexes et, pour l'autre que c'est au contraire la prise de mesures spécifiques à la faveur des femmes qui permet l'amélioration de tous, le développement et la croissance.
D'une part, l'exposé de différentes études de cas menées en Inde, en Chine, en Tanzanie ou encore au Pakistan fournit de manière transversale (en décloisonnant économique et culturel) les principales causes conduisant à l'inégalité de traitement entre filles et garçons. Ainsi, après avoir mis de côté le présupposé de préférence basée sur le sexe dès la naissance et indépendant de facteurs économiques, sociaux et culturels (la préférence envers les filles et les garçons n'étant pas un donné qui vaut pour lui-même), il faut aller chercher ailleurs les causes de ces inégalités de traitement. Les grandes crises sont les principales causes avancées, qu'elles concernent l'enfant (maladie) ou le ménage (crise économique liée par exemple à une sécheresse). Les situations extrêmes provoquent de grandes ruptures et les stratégies déployées par les familles pour y remédier tendent vers plus d'inégalité catastrophique dans les cas de maladie où les soins sont réservés aux garçons, capitalisant de fait, par leur sexe, une capacité de production et d'insertion dans le marché du travail pour le futur. D'autre part, Esther Duflo pose sans pour autant y insister la question des représentations et perceptions à l'égard des sexes en posant celle du rendement. En effet, le rendement des filles est considéré dans de nombreux pays en développement et pays pauvres comme étant inférieur à celui des garçons. Or, dans de nombreux pays où l’on constate une entrée des femmes sur le marché du travail à l'instar de l'Inde (pour certaines régions, je pense au Kerala) qu'elle cite ou du Maroc qui nous concerne il semblerait qu'une transformation des représentations sur le rendement sexué tend à reconnaître l'utilité des filles. Notamment dans des contextes où cette productivité des femmes est liée à la migration nationale et internationale. Par ailleurs, ceci étant dit, y a t-il des variables autre qu'économiques à prendre en compte, et quelles sont-elles, pour mesurer ces changements.
Pour ouvrir le débat et inaugurer sur ce blog une discussion qui croise différents regards disciplinaires, je vous propose de suivre en ligne la conférence enregistrée par la Diffusion des savoirs de l'Ecole Normale Supérieure.
Mériam Cheikh
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire