lundi 16 mai 2011

ANNONCE: Séminaire sur la honte



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La Fondation du Roi Abdul-Aziz Al-Saoud pour les Etudes Islamiques et les Sciences Humaines organise un séminaire sur le thème : La honte (hchouma - l3âr). Approches pluridisciplinaires d'une notion complexe coordonné conjointement par Rahma Bourqia et Jeanne Wiltord le 19 mai 2011, de 9h à 13h, au siège de la Fondation sis à Rue du Corail, Ain Diab - Casablanca.
Argumentaire de la rencontre
Parler de la honte c’est tenter de déjouer l’une de ses conséquences majeures, celle de faire taire. Nous interrogerons la problématique de la honte à partir d’abords historiques, anthropologiques, sociologiques et psychanalytiques, telle que nous pouvons la repérer aujourd’hui dans les relations sociales et dans ses conséquences subjectives au Maroc.
Le mot français « honte » ne semble pas suffire à rendre compte de la richesse des différences sémantiques concernant cet affect dans la société marocaine. Le mot « h’chouma », ou « îb », qui ponctue de façon banale la relation aux autres et la situe dans la dimension de ce qui peut se voir, introduit une confusion avec la pudeur. Il ne se confond pas avec le mot « ’âr » qui renvoie à une tradition où la dignité des hommes et leur valeur subjective sont nouées à la dimension de la parole d’honneur.
Que sont devenues ces notions dans la société marocaine contemporaine à l’heure de la mondialisation et des immigrations imposées par le néo-libéralisme ? Quels outils théoriques propose la psychanalyse pour en rendre compte ?
Si Freud a articulé la honte à la dimension sexuelle, selon le psychanalyste J. Lacan, la honte liée à l’honneur, à la dignité et à la pudeur a disparu de la société française. Mais ajoutait-il, s’il n’est plus question de « mourir de honte », la psychanalyse peut repérer une nouvelle expérience de honte, « la honte de vivre ». Nous aurons à préciser en quoi cette honte de vivre correspond à une fragilisation de la dimension symbolique de la parole qui fonde notre humanité et notre capacité à désirer.
Bien que la honte renvoie à un sentiment ou une émotion individuelle ou collective qui intervient dans un cadre social et culturel, elle s’inscrit dans un ordre normatif pour différencier ce qui est « honteux » de ce qui ne l’est pas et fonctionner comme un code de sanction sociale. Quels outils proposent les sociologues et anthropologues pour une lecture du champ sémantique culturel du répertoire de la honte et de ces codes ? Ces codes ont-ils subit aujourd’hui des changements ?
L’objectif de ce séminaire est d’engager une réflexion sur la notion de « la honte » dans toutes ses dimensions et à travers le regard croisé de chercheurs appartenant à des disciplines différentes.

Programme

9h 00 : Accueil des participants
9h 30 : Rahma Bourqia, Sociologue, Université Hassan II, Mohammedia «Polysémie et méandres d'une notion : hchouma »
10h 00 : Abderrahmane Lakhsassi, Professeur de l'Enseignement Supérieur ; Département de Philosophie - Université Mohamed V- Adgal-Rabat «L3ar et h'udûd Allah : Lhajj Belaid et Ghazali »
10h 30 : Pause 10h 45 : Jalil Bennani, Psychiatre et psychanalyste, Rabat « Honte et culpabilité »
11h 15 : Jeanne Wiltord, Psychiatre, psychanalyste, Paris «Mourir de honte ou honte de vivre : remarques à propos de la honte»
11h 45 : Débat 13h 00 : Clôture du séminaire

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