mardi 15 avril 2008

École doctorale d’été: Genre en Méditerranée.

Genre en Méditerranée : Les femmes face aux transformations socio-économiques.
Conflits, négociations et émergence de nouveaux rapports sociaux.
21-24 avril 2008, Rabat (Maroc).

Partenaires : Agence Nationale de la Recherche (ANR), Centre Jacques Berque-Rabat (CJB), Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES), Réseau d’Excellence des centres de recherche en sc. humaines sur la Méditerranée, Commission Européenne (RAMSES), Centre Marocain de Recherche en Sciences Sociales (Université Aïn Choq, Casablanca), GREGAM, Fondation Friedrich EBERT, AmUniversité de Mohammedia, Université Paris VIIDenis Diderot.

Depuis une vingtaine d’années, les pays du bassin méditerranéen sont l’objet de transformations sociales et économiques qui dépassent largement les cadres nationaux et s’inscrivent plus globalement dans des processus interactifs de nouvelles régulations économiques et productives, d’intensification des échanges, des communications et des mobilités. Ces processus décrits plus généralement comme un phénomène de mondialisation contribuent à la reconfiguration des hiérarchies et des relations sociales et travaillent également les cadres sociaux, spatiaux et culturels des sociétés. Ces transformations profondes liées au contexte de mutations post-fordistes mondiales se conjuguent aux contextes culturels, politiques, économiques spécifiques à chaque société. Ces bouleversements conduisent les acteurs sociaux à procéder à des réajustements des normes et des statuts et provoquent des tensions fortes dont la résolution s’exerce en permanence entre négociation et violence.
C’est à partir de ce cadre analytique des mutations des sociétés méditerranéennes que nous souhaitons inscrire notre réflexion sur la place des femmes dans la sphère publique et économique. L’objectif de cette école doctorale est de contribuer à une meilleure compréhension des violences et des conflits de pouvoir et de légitimité auxquels sont confrontées les femmes dans les sociétés méditerranéennes contemporaines à partir de l’analyse des modalités de régulation et d’ajustements qu’entraînent leur participation économique et leur présence dans l’espace politique et public. Nous postulons ici que ces violences ne relèvent pas seulement d’un ordre patriarcal traditionnel mais qu’elles sont aussi le signe d’une réaction aux transformations socio-économiques et à une nouvelle distribution des rôles et des statuts.
Il s’agit de renouveler l’approche par le genre en appréhendant les nouvelles situations auxquelles sont confrontées les femmes dans les pays méditerranéens (par exemple, conséquences socio-économiques, mobilités sociales, spatiales, etc.). Il nous importe de comprendre les mécanismes de régulation des conflits sociaux en acte, mais surtout les nouvelles significations et représentations des rapports de genre en marche dans les sociétés méditerranéennes dans un contexte de mondialisation et de mutations socio-économiques.
Les interventions se pencheront donc sur le rôle des femmes dans ces mutations, les formes de violence et de discrimination auxquelles elles sont confrontées, ainsi que les modes de régulation et les stratégies mis en oeuvre pour désamorcer les conflits que génèrent leurs nouveaux rôles et statuts.

Le rôle des femmes dans ces mutations sera abordé selon différents angles d’approche :
- Articulations entre privé et public : Les multiples formes d’irruption des femmes dans la sphère publique par le biais d’espaces inédits d’expression et de citoyenneté, ou d’espaces réappropriés, s’accompagnent inéluctablement de recompositions de l’articulation entre privé et public. De la même façon, les transformations sociales et spatiales des rôles et statuts au sein de la sphère privée affectent les pratiques féminines en espaces publics. Il s’agira de mettre en évidence la diversité de ces transformations, infimes glissements ou changements sociaux, ainsi que leurs conséquences du point de vue des conflits et négociations à l’oeuvre dans les recompositions des rôles et statuts sociaux des femmes.
- Recompositions des rapports familiaux : Cet axe de recherche part du constat de l’émergence, en Méditerranée comme ailleurs, de nouvelles configurations familiales affectant à la fois les structures et les relations au sein de la famille. Dans cet axe, on s’interrogera sur la relation entre ces nouvelles configurations et l’émergence des femmes dans les sphères publiques et économique. Dans quelle mesure l’émergence de nouvelles formes familiales peut-elle être mise en relation avec un nouveau statut de la femme dans les sociétés méditerranéennes ? De quel type de conflit ces nouvelles formes familiales sont-elles porteuses ? On pourra s’interroger, par exemple, sur les significations et les représentations qui affectent ces nouvelles formes familiales : quels changements et quelles récurrences peut-on observer dans le regard porté par les sociétés sur ces mutations ?
- La sphère économique : Cet aspect des mutations des rôles et statuts féminins pourra être appréhendé à travers l’étude de la place des femmes dans la sphère économique, de l’émergence ou de la réapparition de certaines professions, ainsi que des nouvelles articulations formel/informel qui accompagnent le tournant post-fordiste et la mondialisation. On s’interrogera sur les négociations et conflits qui accompagnent ces transformations de la sphère économique et sur leurs implications du point de vue des relations de genre.
- Pratiques et identités sexuelles : Il s'agira de voir quelles sont, dans ces contextes de transformation de l'intime, les féminités et masculinités en marche et comment ces identités sexuelles en mouvement produisent des manières d'être en couple défiant la norme. De ce fait, on questionnera les stratégies de gestion ou de contournement des conflits que provoquent ces relations autant qu'on s'attardera sur les discours et modes de réajustement des comportements. Comment ces relations qui se glissent entre les conventions mettent en scène la norme en même temps qu'elles la défient ?
- Mobilité et migrations : Les migrations, qu’elles soient internes ou internationales, sont des accélérateurs de transformations sociales. Il s’agit d’étudier les modalités de ces migrations et leurs implications du point de vue des relations de genre et des mobilités socio-économiques. On cherchera également à mettre en évidence l’émergence de nouvelles figures de la migration féminine (femmes seules, étudiantes…).

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